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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 11:31
Ah çà ! Si on savait tout ce qui nous attend à la veille d'une opération ! Je ne suis pas sûre que l'on irait ! Pas sûre du tout !
Oui c'est encore de moi que je parle. C'est le sujet que je connais le moins mal, et encore !
D'abord la préparation à l'opération : il faut passer sous la douche avec un savon désinfectant, tu es toute seule, depuis le départ de ton homme qui doit rentrer à la maison. Il y a école demain !
Alors tu joues les braves, tu files sous la douche, le coeur battant, et le savon entre les mains, tu tiens en équilibre dans un bac sans appui ! Pas tellement adapté à mon problème, mais je suis grande! Je marche sans les cannes et je me lave toute seule. étant donné que je tiens encore debout, je pense que l'on m'a déjà donné des 'trucs' préopératoires pour me détendre.
Je suis dans mon lit d'hôpital, ridiculement aménagé, inconfortable mais bon ! Je finis par m'endormir.
Le lendemain matin, voilà que l'on vient me chercher, on me fait glisser sur un brancard de salle d'op', je me rends compte à peine de ce qu'il se passe, je vois défiler les dalles du plafond. Gris clair, je trouve qu'ils devraient faire des desssins au plafond pour que les patients allongés puissent se distraire : des BD, des bulles de gags, histoire de faire passer le temps en oubliant pourquoi on est là.
Ensuite, tout se mêle un peu : tu es installée en rang dans une antichambre, assez froide, tu tires le drap sur toi, jusqu'au cou pour limiter les dégâts. Tu frissonnes, tu glaglates, tu espères que tu ne parles pas tout haut, et que tes pensées sont muettes (comme tu le crois) Tu n'as aucun pouvoir sur toi, tes muscles se crispent, tu as les genoux qui claquent, ton corps tremble sans que tu puisses rien pour l'arrêter.
Les infirmières vont et viennent autour de ton lit, tes mains volent avec elles, on y pique des aiguilles, tu sens couler ton sang, chaud, contre ta peau, sans savoir d'où.
Leurs paroles sont plus ou moins nettes à ton oreille. Elles parlent doucement, mais régulièrement demandent :"quel est votre nom ? votre date de naissance ?" J'ai le souvenir qu'elles me l'ont demandé trois fois...
Les bruits s'estompent peu à peu, tu coules doucement dans l'inconscience.
Tu te réveilles dans le même endroit, du moins çà y ressemble, Tu es toujours allongée sur un brancard, recouverte d'un drap et d'une couverture, tu n'as pas très chaud, ta bouche est en carton, tes pensées sont plutôt brumeuses, vagues, mélangées...
C'est un peu le bintz dans ton crâne, çà bourdonne tout autour, tu sens des mains qui passent sur tes bras, tes mains, ton pouls au poignet. Les voix sont quelque peu cotonneuses, les conversations planent au-dessus du brancard, sans aucun rapport avec l'état des opérés : nous sommes pluseurs à attendre que l'anesthésie s'efface, et apparemment je suis la dernière. Autour de moi le vide se fait, les brancards quittent la salle, le silence s'installe tandis qu'on me ramène dans ma chambre.
Le Chef est là qui m'attend, je me sens tout de suite rassurée, même si je suis en confiance avec l'équipe médicale.
C'est une couverture douce et tendre qui glisse sur moi quand je vois que le Chef est là.
Ma cuisse droitre est toute engourdie, je n'ai pas mal.
Pas mal, ai-je dit ?
Pas mal !
Deux mots qui m'étaient inconnus depuis des mois !
Yes ! çà va peut-être changer au fil de la nuit, mais pour le moment j'en profite !
C'est le défilé pemanent autour de mon lit, entre les personnes d'entretien, les soignants etc.
"Ouvrez les yeux ! ouvrez les yeux !" les mots arrivent jusqu'à mon cerveau qui n'en croit pas encore ses neurones : mais où donc est passée la douleur ?
Elle est camouflée, sans doute, par la morphine que je me donne directement de la pompe à morphine  qui est attachée à ma main qui envoie une injection comme je veux.
La nuit se déroule sans souci.
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